Carnet de bord

 (Cliquer sur un drapeau pour se rendre directement au pays souhaité)

 

Nous voila depuis deux jours a Vigo... on s’enracine !!!

Non en fait les journées sont plus que remplies : un vrai programme de business women overbookées organisé par une super woman : Victoria de Lis, amie espagnole d’une cousine de Mathilde…vive le réseau ! Nos journées sont carrément exceptionnelles et totalement hallucinantes.

Rencontre avec deux femmes d’exception : une alpiniste Chus Lago (cf. témoignage) et une femme qui s’occupe de familles de drogués et se bat pour faire reculer ce fléau par le biais de son association... Carmen Avendano (cf. Témoignage)

 Mais aussi une rencontre avec la presse “ La voz de Galicia” et deux RDV avec la télévision locale : c’est super drôle de voir les scénarios à l’espagnol ... sans oublier un temps de partage avec quelques jeunes de l’Alliance Française a Vigo qui nous assaillent de questions dans les moindres détails, genre « combien de kilos avez vous perdu »....

Nos vélos ont droit a un bon décrassage également et nous vivons réellement le rythme espagnol  pour la première fois : déjeuner vers 3 h et dîner vers minuit pour une succession de bodegas « toda la noche »! Quel bonheur de découvrir toutes les spécialités et subtilités de la région et du pays et de partager un temps la vie d’une famille aussi accueillante et pleine de vitalité !”

 

 

 

Dernier petit dej 5 étoiles avant de reprendre nos montures quand soudain…une apparition de Fred, le cycliste rencontré quelques jours auparavant sur le camino, revenant « homme nouveau » du Finistère. Ca fait trop plaisir de le voir ainsi et ça donne vraiment envie de poursuivre jusqu’au terme du camino mais on nous attend a Vigo pour des jours de foly…nous dormirons dans l’auberge des pèlerins de  Pontevedra en compagnie d’un allemand baroudeur d’une 50ene d’année parcourant a pieds monts et collines du monde depuis déjà 2 ans !!

 

 

 

Petit dej chez les Vigo avant d’assister à la préparation du cochon fraîchement tué : sympa la digestion ! ! (Photo)

Nous voilà fin prête pour arriver à Santiago, étape tant attendue…les cloches sonnent la messe des pèlerins à 12h puis nous visitons les lieux avant d’aller solennellement chercher notre compostella qui nous permet de rentrer dans la grande famille des « jacquets ». Nous flânons dans les rues pavées de cette ville avant de rentrer au culot dans une université afin de rédiger notre carnet de bord. Nous revoilà étudiantes pour quelques instants…

 

Pour le dîner nous vivons une étonnante coutume : l’hôtel de los reyes catolicos, el parador le plus somptueux de la ville, offre 3 repas pendant 3 jours aux 10 premiers pèlerins qui se présentent avec leur compostella au lieu de rdv transmis entre peregrinos. On tente le coup mais un peu tard car Mathilde est le 11ième larron. Tant pis elle décide d’attendre Blandine sur la grande place de la cathédrale quand soudain, au bout d’un quart d’heure, elle entend hurler « Mathilde » d’une voix roque et âgé. Aurait elle des voix ou alors une révélation ? Non, non, c’est tout simplement un pèlerin qui me cède sa place sans avoir rien demandé ! Elle rejoindra Blandine dans ce somptueux palace en traversant de magnifiques patios pour se retrouver dans les cuisines de l’hôtel avec un plateau repas excellent. Nous nous pinçons pour se persuader que nous ne vivons pas un conte de fées.

L’esprit heureux nous nous dirigeons vers le séminaire ou nous passerons la nuit lorsque nous entendons une nouvelle voix : « c’est vous les 2 françaises qui connaissez Pierre Antoine ». Et oui, on continue à être « famous » sur ce camino qui n’a pas fini de nous épater tant par la richesse des rencontres que par les découvertes et l’esprit qui l’imprègne…

 

 

C’est sous le soleil que nous débutons cette longue journée qui nous rapproche de Santiago. Enfin, nous pouvons profiter d’un déjeuner au soleil à Melide : nos couleurs reviennent et notre bronzage se peaufine…¡ que suerte !

 

Ce beau temps nous redonne de l’énergie sans trop se préoccuper de l’heure…nous voilà aux portes de Santiago tout illuminé mais il faut encore patienter avant d’y arriver. Après avoir demandées l’hospitalité à plusieurs personnes, une famille nous ouvre tout grand sa porte à côté de Lavacolla. Nous avons évité de justesse la tente sur la place de l’église. C’est un luxe inattendu pour ce soir : au programme, tortilla, lits tout confort et grande toilette comme le veut la tradition des anciens pèlerins qui se lavaient à Lavacolla avant de franchir la ville sainte.

 

 

Nous passons une nuit de foly à cause de la tempête qui persiste toute la matinée. Ainsi, nous aidons les fermiers à nourrir la familia de los animales (vaches, cochons, poules, chats…) avant de prendre notre petit dej au chorizo et au lard.

Une accalmie nous pousse à aller de l’avant, chaudement vêtues. Nous préférons marcher en poussant nos vélos tout en chantant pour oublier la grêle et les quelques flocons de neige…

Nous déjeunons chez l’habitant après être passées à Samos, abbaye bénédictine, pour nous réchauffer un peu et surtout nous sécher.

Le soleil pointe son nez en début d’après midi et c’est une résurrection pour nous ! Nous avançons jusqu’à Portomarín où nous passerons la nuit.

 

 

C’est sous la pluie que nous nous dirigeons vers Vega de Valcarces avant d’entamer notre pire montée du voyage jusqu’à O Cebreiro. Heureusement, les « ultreia » inscrits sur la route nous aident à persévérer et à ne pas faiblir pour atteindre 1300 mètres d’altitude à pic. Après l’effort le réconfort car nous tombons sous le charme de O Cebreiro avec ses toits de seigle et de genet. Nous sommes trempées  mais heureuses d’être au sommet…il nous faudra cependant encore gravir des cols : alto de san roque et alto de poi (1337m) avant d’être stoppées à cause de la nuit et du brouillard à Fonfria où les vaches sont plus nombreuses que les habitants ! María (68 ans) et jose, su hijo d’une quarantaine d’années, nous accueillent en nous offrant au départ leur hangar à foin puis finalement un bout de couloir glaciale dans leur maison. Nous dormirons au dessus de la porcherie et des vaches et cela nous permet de garder pendant plusieurs jours une odeur particulière de cette hospitalité rustique mais tellement appréciée par ce froid. Nous avons un pur festin de spécialités faites maison (chorizo, jambon, lard…) dans la cuisine, seule pièce chauffée au poil ! Cette ambiance nous rappelle largement notre séjour en Roumanie. Nous sommes en Galice dans l’Espagne profonde ! !

 

En bref : « Sous les Halles »

-         Moissac/ Lectourne

-         71 Km

-         Rencontres. Jeannine

 

Auvillar, St Nicolas de la Grave, Nous tentons un bout de GR sans succès... première chute pour Blandine ! Nous décidons après une visite des Halles de continuer jusqu’a Lectourne ... la pluie battante nous arrête peu avant l’objectif fixé. Accueillies par Jeannine nous profitons d’une soupe spécial régime !

 

 

Il pleut des cordes dehors et la motivation pour nous lever s’affaiblie de minute en minute…comme d’hab., nous partons les dernières du refuge pour monter jusqu’à la Cruz de hierro à 1500 mètres après avoir croisées une série de ponchos ambulants.

La descente sera vertigineuse sur une pente de plus de 20% en passant par de petits villages adorables tels que Mangarin, Acebo ou nos vélos font les beaux (photos),  Molinaseca où 3 petits vieux nous abordent en nous offrant des noix…

Nous déjeunons à ponferrada puis décidons de faire régler nos freins qui ont bien soufferts durant la descente…mais tout est fermé jusqu’à 17h donc nous attendons patiemment l’ouverture des magasins avant de repartir vers Villafranca del bierzo dans un gîte surprenant de part sa deco kitchouille : bondieuseries mélangées aux piments et jambons pendants. Nos ôtes sont adorables et nous offrent tomates et poivrons fraîchement cueillis.

 

 

après un petit dej pantagruélique avec les autres pèlerins rencontres la veille au soir, nous quittons Leon en filant tête baissées…pour se retrouver embourbées dans la boue et sur un mauvais chemin. C’est le début du cauchemar qui durera toute la matinée. En effet, nous devons passer nos vélos à travers des barrières pour s’apercevoir que nous sommes sur une route interdite aux vélos et qu’il nous faut faire la même manoeuvre dans l’autre sens sans plus tarder. Cela épuise Tonio qui ne veut plus avancer. Il nous faut donc remonter à pieds jusqu’à Leon ou nous trouvons un mécano qui remettra Tonio à neuf !

La route est longue sur la N120 droite et toujours aussi monotone et bruyante. Astorga nous permet une petite pause pour visiter cathédrale et château type wall disney ( !) puis nous poursuivons en passant par de charmants petits pueblos et des paysages apaisants et sauvages qui deviennent de plus en plus montagneux. Nous sommes trop heureuses d’arriver à Rabanal del Camino dans une auberge pittoresque et de passer une agréable soirée tout en faisant des mondanités ! ! ! Et oui, le monde est petit car même au fin fond de l’Espagne on rencontre des lyonnais, c’est incroyable mais vrai !

La soirée se terminera par une séance massage à l’espagnol par un kiné digne de ce nom ! C’est un véritable spectacle de voir ses méthodes assez cocasses.

 

 

Courte journée a vélo pour longue journée à flâner dans les rues de Leon qui nous surprendra par sa majestueuse cathédrale « joyau español du gothique classique » qui compte 1800 mètres de vitraux d’origine médiévale.

Nous passons la nuit chez les bénédictines de Leon qui nous permettent de suivre les offices du soir…

 

 

Après avoir été éjectées du gîte a 8h comme le veut l’étonnante tradition ici, nous filons vers Sahagun, le Cluny espagnol où des moines de Cordoue se sont réfugiés fuyant la domination arabe, avant de faire étape a mansilla de los mulas ou nous partageons un repas dans une ambiance digne de « l’auberge espagnole » avec les peregrinos espagnol, mexicain, allemand, français…c’est amusant d’échanger les différents rites de la table avec autant de pays. (Photo =>)

 

 

C’est lundi c’est lavage des vélos et de notre linge que nous faisons sécher tant bien que mal sur nos vélos!

Nous traversons toujours des terres arides en passant par de petites routes sans circulation : c’est l’occasion de chanter a tue tête et de se permettre quelques délires sous un soleil été ! 

Le paysage devient plus colore et on découvre un système de chauffage romain assez curieux a Boadilla del camino (photo)

Margarita, la soeur du cure de carrion de los Condes, nous ouvre le gîte étape rien que pour nous ! Ce soir, nous serons au large et surtout sans ronflements des autres peregrinos…

 

 

Petits chants du matin en français et español pour se réchauffer et se donner du courage avant de repartir vers Burgos qui nous invite a une petite pause touristique…puis nous choisissons malencontreusement de suivre le camino qui devient un vrai chemin de croix car nous nous enfonçons toujours plus dans la boue jusqu’a devoir pousser notre monture pour arriver a hornillos del camino ou nous passerons la noche bien épuisées…

 

 

 

 A Sancto Domingo de la Calzada une légende raconte ceci : un jeune pèlerin est injustement pendu pour vol par la faute d’une servante jalouse. Ses parents entendirent St Jacques lui dire que leur fils était vivant. Quand ils le dirent au juge, celui ci répondit, alors qu’il mangeait des volailles rôties : «  il est vivant aussi vrai que ce coq et cette poule vont se mettre a chanter »...ce qui arriva et c’est pourquoi dans la cathédrale on voit une poule et un coq vivants et encages : drôle d’impression...

Nous poursuivons notre chemin en passant par redecilla del camino, premier village de la province de Burgos, villamayor del rio, belorado avant d’entamer une pure montée dans la nuit tombante jusqu’a San juan de ortega ou nous serons accueillies par la traditionnelle soupe a l’ail du cure dans une ambiance des années 50 avec des gamelles en fer blanc qui rappellent les souvenirs de pension décrits par nos parents !!

 

Notre Ote, Sylvia, nous offre un délicieux chocolat chaud pour son anniversaire, nous voila pleines de courage pour affronter les affres de la N220 qui nous accompagnera pour de nombreux jours ! Viana, puis Logrono, ou nous recevons de la part d’une petite fille adorable un grand sac de « pastel » (gâteaux), avec les quelques grappes de raisins « vendangées » le matin même nous aurons un délicieux dessert ! Nous rencontrons un autre cycliste français Fred qui fait le parcours à VTT version rapide, pourtant nous le retrouverons ce soir à Najera ! Le repas sera partage avec deux Québécois et Fred donc aussi que deux Chambériens ...

 

*Rappel nous sommes le 07 novembre ! ! !

 

Les différents chemins se réunissent ici en un seul « El Camino Frances », nous retrouvons notre Australien, logique ... Blandine s’acharne « en pleine boue sur une crevaison de son pneu arrière » et pas un seul gentleman parmi tous ces chauffeurs de camions qui nous voient sur le bord du chemin... Heureusement la réconciliation avec la gente masculine locale est toute proche, un garagiste répare son passage de plateau 2 a 1, ce qui est fort appréciable dans la cote qui va suivre ! Nous serons un peu déçues de ne pas trouver « ouverte » la fameuse Fontaine a vins qui abreuve les pèlerins a volonté de la boisson de leur choix  « agua o vino » !!!! Nous nous consolons tout de même dans une bodega la Quadraderna Via, raisonnablement afin de reprendre la route ou plutôt le chemin car nous décidons de tester « el camino » : Le début est bien agréable puis de plus en plus Boueux, Mathilde stresse.. Le refuge est ferme, mais un habitant nous introduit dans un bar ou la maîtresse de maison nous propose une salle juste au dessus du bario !

 

 

Apres une petite pause technique pour vider notre appareil photo, une courte visite de la ville et un petit pic nique bien agréable dans un parc, nous progressons de manière difficile jusqu’à Campagnas, en luttant contre un vent de face particulièrement puissant, les éoliennes en témoignent !

Ceci ne nous empêche pas  cependant de passer un agréable moment et pour Blandine en compagnie de Victor Hugo...3 Km/h (en raison d’un mauvais réglage du plateau 1)...a ce rythme la on peut en effet se permettre un brin de lecture ! Avec le roman « 93 », c’est la Révolution Française pour un début en Espagne... pas mal dans la série des contrastes !

Deuxième occupation possible pour passer le temps... révision de l’espagnol par le biais de la radio grâce au « lecteur MP3 enregistreur » ...  « Mathilde vient m’aider je ne comprend rien, ils parlent trop vite ! »

Nous dormons ce soir dans un gîte tenu par une communauté.

 

Dure et longue journée en passant par le col de Roncevaux a 1050 m  et Ibaneta (1057m) puis quasi descente de rêve « super mega genial descente de foly »...dans les couleurs automnales des Pyrénées .... Jusqu’à Arre de la trinidad où nous passerons notre première nuit español avec des aventuriers de choc :

-Antonio, espagnol de +/- 55 ans ayant parcouru a pieds 55 000 Kms a travers le monde...Compostelle, Jérusalem, la Mecque, le Népal, Rome etc. en action de grâce pour avoir été le seul rescape d’un naufrage...

-         Jacques et Pauline, deux jeunes français terminant leur tour du monde en tandem (www.rouletandem.free.fr)...ça fait rêver et ça nous donne pleins de prochaines idées de projets de voyage !

 

 

(Cliquer sur un drapeau pour se rendre directement au pays souhaité)

 

 

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