Pr en dermatologie CHU Ibn Rachd
Casablanca, le 17 décembre 2003
Son parcours :
Hakima désire être médecin depuis l’âge de 5 ans tout en étant enseignante.
Après avoir étudié sa
médecine à Rabat, Hakima choisit d’effectuer son internat à Casablanca en se
spécialisant en dermatologie. C’est le Pr René Rollier, grand professeur
français ayant radié la lèpre au Maroc, qui sera son guide. Ce sera d’ailleurs
sa seule interne et elle apprendra beaucoup de lui.
Elle effectuera des
stages à Montpellier avec le Pr Meynardier et à l’hôpital st Louis à Paris avec
le professeur Puissant.
Hakima aura très
rapidement beaucoup de responsabilités et elle devient chef de service au CHU
de Casablanca en 1986. C’est un important service, très demandé, avec 3 grands axes ; santé publique,
recherche, formation.
Hakima enseigne
également à la fac de médecine. Elle est aussi présidente de la société
marocaine de dermatologie, fondatrice et présidente de l’association marocaine
de dermatologie pédiatrique depuis 2 ans, et fondatrice de l’ONG GILDI;
Ses perspectives pour
le futur : développer encore la dermatologie grâce à l’association Gildi qui
lui permet de recruter du personnel, d’effectuer les travaux nécessaires...
“C’est un travail
passionnant mais il faut tout mener de front et aller sans cesse de l’avant
pour faire bouger les choses et être performant afin d’offrir les meilleurs
conditions possibles aux malades”
Les qualités
nécessaires : amour des autres et
amour de son travail.
Sa femme
exceptionnelle : mère Teresa car
au Maroc, elle est partie dans les quartiers difficiles. C’est essentiel de
mettre les mains dans le cambouis, “aujourd’hui, on oublie les choses qui vont
mal. Il faut savoir que ça existe et réserver son temps pour voir les plus
pauvres. Cela permet de vivre le quotidien. Il faut voir et participer, c’est
une manière d’être mère Teresa.”
Sa définition de
l’exception : ce que la moyenne
des gens ne peut pas faire.
Son message : “pouvoir que toutes les femmes marocaines
envoient leurs enfants (et spécialement leurs filles) à l’école”. C’est pour
elle indispensable que les femmes s’instruisent pour connaître leurs droits et
être autonomes. Hakima voudrait d’ailleurs créer des cours d’alphabétisation
pour ses patients de longue durée.
Ses difficultés : elles sont liées au côté humain plus que
matériel. Il est difficile de pousser vers l’avant, de motiver sans se résigner. Pour elle, il y a trop de
fatalisme lié à la culture arabo musulmane.
Ses valeurs : amour, générosité, travail
Sa maxime de vie : “faire le peu qu’on peut”
Son plus grand
succès : ses 2 enfants
Ce qui la rend
unique : “l’amour qu’a mon
mari pour moi”. Elle est en effet très soutenue par sa famille qui est fière
de sa réussite.
Ce qu’elle souhaite
conserver de son éducation : son
père lui a inculqué la notion de travail et non de fatalisme. Elle a toujours
appris que l’échec ne doit pas exister et qu’il faut savoir se satisfaire.
3 adjectifs la
caractérisant : têtue,
travailleuse, ambitieuse
conciliation vie
professionnelle/ vie familiale :
difficile mais Hakima dit avoir une chance d’avoir un entourage qui la comprend
et qui l’aide en acceptant son emploi du temps.
Son symbole : le coucher du soleil qui symbolise l’espoir
“c’est une des plus belles choses de savoir qu’il se couche et qu’on va le
revoir le lendemain”